Discours et déclarations
Discours Du Président De La République Armen Sarkissian A La Première Session De La Huitième Convocation De L’assemblée Nationale
Votre Sainteté,
Cher président,
Chers députés,
Je vous félicite pour la première séance de l'Assemblée nationale de la huitième convocation.
Je félicite les forces politiques qui ont été élus au parlement, tous les députés, et je leur souhaite du succès et un travail productif.
En même temps, je voudrais remercier nos citoyens pour avoir exprimé leurs point de vues de quelconque manière que ce soit, participant ainsi à la vie politique et publique du pays.
Je remercie également les députés de la convocation précédente pour leur travail au sein de la législature.
Chers collègues,
À la suite des élections anticipées du 20 juin, les forces politiques représentées à l'Assemblée nationale, c'est-à-dire vous, avez la possibilité d'élaborer, puis de mettre en œuvre de véritables programmes stratégiques pour l'avenir.
Les citoyens de la République d'Arménie attendent que l'on trouve les solutions aux problèmes existants, que l'on fasse preuve de volonté pour orienter l'Arménie vers le développement, vers l'avenir.
Cet avenir doit être construit autour de la vision d'un État fort, équilibré et progressiste.
L'avenir n'est pas dans l'intérêt de l'un d'entre nous ou d'un parti particulier.
L'avenir, c'est nous tous :unis par une mémoire historique commune, un devoir envers nos enfants et envers nos ancêtres qui ont lutté pendant des siècles pour avoir leur propre État indépendant.
Nous devons être profondément conscients de l'existence de notre d'État internationalement reconnu.
Tout doit être fait :
pour préserver notre État,
pour le préserver comme la principale idéologie nationale,
comme une forte valeur pan-arménienne.
Chers amis,
L'essence d'une gouvernance efficace est d'abord et avant tout l’honnêteté et la responsabilité.
Bien sûr, il faut être professionnel, travailleur, discipliné et organisé, avoir une vision et un programme, mais, je le répète, il faut avant tout être honnête et responsable.
Les tentatives de présenter ce que l’on désire comme la réalité, la démagogie et le populisme sont un chemin vers une impasse.
Nous devons parler honnêtement, ouvertement, directement des problèmes existants, évaluer lucidement et avec pragmatisme nos capacités, avoir le courage d'admettre nos lacunes et nos erreurs, et en prendre la responsabilité.
Chacun d'entre nous doit se sentir responsable de notre pays, de l'avenir de notre État.
Seule une gouvernance honnête et juste peut changer la situation,
surmonter les frustrations,
semer l'optimisme,
rétablir le lien entre le citoyen et l'État.
Le temps est venu pour les personnes soucieuses de l'État de gouverner efficacement l'État.
Le temps est venu d'avoir un État qui remplit ses fonctions principales de manière responsable.
Y compris :
Assurer la sécurité des frontières et de la population
Défendre la souveraineté et l'intégrité territoriale
Développer l'économie, la science et la culture
Garantir un niveau de vie décent
Garantir la protection des droits de l'homme et des libertés humaines
Assurer la solidarité civile
Créer des conditions propices à la réalisation du potentiel humain ...
Notre peuple et notre pays le méritent.
Chers députés,
Trouver une issue à une crise profonde, à plusieurs niveaux, est aujourd'hui une priorité.
Évidemment, dans ce contexte, la tâche principale est d'exclure toute division.
Nous ne pouvons permettre à quiconque de diviser notre peuple en fonction de critères géographiques, politiques ou autres.
Nous devrions tous avoir un objectif principal - préserver et développer notre statut d'État.
La division et l'inimitié interne ne font que nous détourner de cet objectif et affaiblir les fondements de l'État.
Dans ce cas, nos ennemis et nos adversaires n'ont qu'à s'asseoir et regarder comment nous nous affaiblissons chaque jour et comment nous causons des dommages irréparables à l'immunité de notre État.
Nous sommes aujourd'hui à une étape cruciale de l'histoire.
Nous devons nous poser une simple question.
Qu'est-ce qui est le plus important, les "guerres" locales non citées au nom d'intérêts illusoires, ou l'amour de la Patrie, qui nous oblige à sacrifier le personnel au profit du commun ?
La garantie de notre sécurité est notre unité.
Chers compatriotes,
Le monde change rapidement.
Pour construire un modèle efficace de développement politique, économique, social et technologique, nous devons suivre attentivement les nouvelles tendances mondiales, y prendre part, et être compétitifs.
Il est évident que l'existence et le développement des petits États aux ressources géopolitiques et naturelles limitées dépendent principalement de la qualité de l'État, de la qualité de l'administration publique, et de la qualité du travail systématique avec le potentiel humain.
Nous ne faisons pas exception.
Il est évident que dans notre cas, les ressources humaines doivent être le fondement de la construction de l'État.
Cette ressource, nous l'avons en Arménie, et à l'extérieur de l'Arménie, bien sûr.
Nous avons appris à être fiers des réalisations d'éminents Arméniens dans le monde.
Nous en parlons, nous écrivons des livres.
Cependant, jusqu'à présent, nous n'avons pas fait l'essentiel - nous n'avons pas créé de mécanismes efficaces pour que nos talentueux compatriotes du monde entier soient plus impliqués dans la vie de notre État.
C'est une situation paradoxale lorsque le monde entier, à l'exception de l'Arménie, utilise l'énorme potentiel arménien.
La diaspora n'est pas un porte-monnaie pour l'Arménie, mais un élément clé de son identité nationale.
Nos compatriotes ont le droit d'influencer le destin de leur patrie.
L'Arménie et la diaspora sont les deux faces différentes d'une même pièce, ce fait ne peut être ignoré.
Le temps est venu de faire preuve de volonté politique et d'établir les mécanismes juridiques nécessaires.
Des mécanismes qui permettront à nos compatriotes d'être utiles à la patrie grâce à leurs compétences, leurs capacités, leur professionnalisme, leurs connaissances et leur expérience dans la construction de l'État.
En même temps, nous devons tous percevoir l'Arménie comme notre point d'appui.
Il est nécessaire de corriger cette situation dès que possible en se débarrassant du mur de Berlin constitutionnel et législatif artificiellement créé entre l'Arménie et sa diaspora.
Chers députés,
La qualité de l'État est, avant tout, un système de gestion avec des institutions étatiques efficaces, bien établies, complémentaires, équilibrées, des mécanismes efficaces de retenue et de contrôle.
La situation de crise dans notre pays prouve une fois de plus qu'une seule personne, un seul parti, un seul groupe, une seule institution ne peut pas résoudre objectivement tous les problèmes graves et à plusieurs niveaux.
Le principe de la séparation des pouvoirs ne concerne pas le transfert des pouvoirs, mais la division des responsabilités.
L'équilibre des pouvoirs ne signifie pas la division du pouvoir en proportions égales, mais la responsabilité collective tant des réalisations et des victoires que des lacunes et des insuffisances.
En tant que porteurs d'une civilisation ancienne, nous n'avons pas le droit d'être superficiels sur les principes de base de l'administration publique.
L'Assemblée nationale nouvellement élue et le futur gouvernement devraient élaborer des propositions concrètes pour remédier à la situation.
Ils doivent proposer des solutions systémiques qui créent des conditions propices au développement, en tenant compte de la réalité objective et des opportunités existantes.
La principale priorité interne est le développement d'une forte immunité de l'État.
Notre vision doit être construite dans le contexte de la haute technologie, en utilisant notre richesse, le capital humain.
En voici les bases :
Comme modèle de développement économique et base de la nouvelle génération du complexe militaro-industriel, mettre l'accent sur l'intelligence artificielle, l'information, les hautes technologies, les biotechnologies.
une agriculture moderne et la sécurité alimentaire,
une éducation de qualitée et compétitive,
des soins de qualité
une transition vers un mode de vie social-démocratique centré sur l'homme, visant à améliorer le statut social de chaque citoyen et à lui assurer une vie digne;
et bien sûr, des changements constitutionnels.
Il est nécessaire de changer la Constitution, les lois, pour les rendre plus orientées vers l'avenir du pays, plus conformes aux priorités découlant de nos intérêts étatiques et nationaux.
Bien sûr, afin de construire un système fort et stable, il est nécessaire de commencer à créer des écoles spécialisées, qui devront former des professionnels hautement qualifiés pour les domaines d'importance stratégique.
Il est nécessaire de construire un système basé sur l'égalité sociale.
Un système dans lequel les conditions appropriées seront créées pour l'établissement et la promotion de personnes talentueuses, guidées par les intérêts de l'État et de la nation.
Il s'agit de former un homme clé, un personnage à l'esprit de l'État, un homme d'État qui ne soit pas politisé, mais serve exclusivement les intérêts de l'État.
Les principes de base pour la formation d’un tel individu sont également clairs :
le dévouement à l'État, à ses idées,
la compétence / conscience,
la réalisation personnelle,
une pensée systématique et la détermination.
Sans une forte immunité, nous pouvons facilement atteindre le niveau d'un État défaillant avec toutes ses conséquences.
Avec une approche responsable et professionnelle, nous pouvons obtenir de sérieux succès.
Par conséquent, il est nécessaire de mobiliser toutes nos ressources, d’avoir une approche subtile, mais décisive.
L’inviolabilité des frontières de l'Arménie,
l'organisation efficace de la défense de l'État, la solution du problème du statut de l'Artsakh et le retour de nos captifs en Azerbaïdjan doivent devenir les principales priorités de notre politique étrangère.
Nos alliés et partenaires doivent voir un pays mature, prévisible, fiable, fort.
Un pays qui, ayant des relations spéciales avec la Russie, peut en même temps avoir des relations très profondes et chaleureuses avec "l'Ouest", "l'Est", "le Sud", "le Nord" ...
Il sera extrêmement difficile pour nous de trouver notre place dans le système des relations internationales si nous ne clarifions pas d’abord nos propres objectifs et nos trajectoires.À long terme, nous n'avons qu'une seule option : devenir un pays compétitif au niveau régional en utilisant notre énorme potentiel international.
Le monde est sur la voie de la formation d'un système post-unipolaire, où, outre les acteurs traditionnels que sont les grandes puissances, les nations et les États dispersés joueront un rôle important.
Une nouvelle occasion historique nous est donnée, il ne faut pas la manquer.
Nous devons renoncer à l'imitation et passer à des activités significatives.
Sinon, au mieux, nous risquons de nous retrouver en marge de l'histoire.
Le Cabinet du Président de la République est prêt à apporter une contribution pratique et concrète à la construction d'un État significatif dans le cadre de ses possibilités constitutionnelles limitées, un État qui assumera la responsabilité de conduire la nation vers l'avenir.
Chers collègues,
Vous êtes investis d'un grand honneur et d'un privilège.
Souvenez-vous-en et valorisez votre position.
Je vous souhaite à tous d'être décisifs, de la sagesse politique et tout le meilleur.