Communiqué de presse
La guerre du Karabakh n'a jamais été une guerre religieuse. L'Arménie entretient de très bonnes relations avec de nombreux pays islamiques. Interview du Président Armen Sarkissian à ArabNews
ArabNews, le principal quotidien anglophone du Moyen-Orient basé en Arabie Saoudite, a publié une interview exclusive du Président Armen Sarkissian.
Vous trouverez ci-dessous la traduction de l'interview relative à la question du Haut-Karabakh.
Faisal Abbas - J'ai quelques questions sur l'Azerbaïdjan, sur les perceptions et la réalité. Les gens n'en parlent peut-être pas beaucoup ici, mais il y a une perception au Moyen-Orient qui peut être répandue par les Turcs ou les Azéris qu'il s'agit d'une guerre de religion.
Président Sarkissian - Il n'y a jamais eu de guerre de religion. L'Arménie entretient de très bonnes relations avec de nombreux pays islamiques. La partie azerbaïdjanaise aime parfois utiliser cette excuse dans l'espoir d'obtenir le soutien du monde islamique. Par exemple, l'Arménie n'a jamais essayé d'obtenir le soutien du monde chrétien de cette manière, car le conflit n'était pas de nature chrétienne ou religieuse.
Faisal Abbas - Cependant, il semble que le Karabakh soit considéré comme l'Azerbaïdjan sur le plan international. L'OCI (Organisation de coopération du Golfe), la région du Golfe, sont tous intéressés par la paix. Qu'attendez-vous du CCG (Conseil de coopération du Golfe) ou de l'OCI, et comment peuvent-ils aider à résoudre ce conflit ?
Président Sarkissian - J'attends le soutien de tous nos amis, qu'ils soient du Golfe, du Moyen-Orient ou d'Europe, pour amener le conflit à une conclusion logique.
Faisal Abbas - Quelle solution logique envisagez-vous ?
Président Sarkissian - Comme je l'ai mentionné, il y a 26 ans, la partie arménienne a gagné, mais nous n'avons pas pu utiliser notre position de vainqueur pour établir une paix définitive. Bien sûr, les droits des personnes qui vivent dans le Haut-Karabakh, qui y vivent depuis des milliers d'années, doivent être pris en compte. À la fin de la guerre, il y a encore beaucoup d’émotions, de blessures, de questions non résolues liées à la démarcation, ainsi que d'autres problèmes, y compris, bien sûr, l'avenir des personnes vivant dans le Haut-Karabakh. Il existe un organe internationalement reconnu, le groupe de Minsk de l'OSCE, avec ses pays coprésidents. Je pense que nous devrions retourner à la table des négociations. La nouvelle réalité est que la Russie a une grande influence sur la région, car cette dernière a instauré un cessez-le-feu, elle soutient à la fois l'Arménie et l'Azerbaïdjan en termes de démarcation, de délimitation et d'autres questions. Des soldats de la paix russes se trouvent aujourd'hui dans le Haut-Karabakh. Je ne peux pas dire que cette question a été définitivement résolue. Seul le temps nous dira quelle sera la solution finale. Je pense que toute décision qui sera définitive doit être logique. Une solution qui sera acceptable pour les deux parties. Toute solution qui est forcée ne peut pas durer longtemps.