Discours du Président de la République Armen Sarkissian à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 26)

(Glasgow, 2 novembre 2021)


Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Je tiens à remercier Sa Majesté et le gouvernement de Sa Majesté d'avoir organisé cet événement important et opportun.

Je remercie tout particulièrement le Premier ministre Boris Johnson, ses collègues et la ville de Glasgow pour l'excellence de ce sommet et sa chaleureuse hospitalité.

Tout d'abord, à propos de l'Arménie - un petit État mais une nation mondiale.

Selon l'analyse de la Banque mondiale, l'Arménie est le quatrième pays le plus vulnérable au changement climatique dans la région Europe de l'Est et Asie centrale. L'Arménie a enregistré une augmentation de 1,3 degré Celsius de la température et une diminution de 9 % des précipitations.

Malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19 et la poursuite du conflit du Nagorno-Karabakh, nous sommes déterminés à renforcer notre intégration dans l'agenda mondial sur le changement climatique et à faire preuve d'une plus grande ambition en matière de climat.

L'Arménie a constamment exprimé sa volonté de se joindre aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique. En 2021, l'Arménie a réaffirmé son engagement par le biais des contributions déterminées au niveau national et a déclaré un objectif de réduction de 40 % de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990.

L'objectif à long terme de l'Arménie est d'atteindre la neutralité climatique dans la seconde moitié du siècle.

La transition vers la neutralité climatique est au cœur des politiques d'indépendance énergétique, de sécurité énergétique et de croissance verte du pays.

Notre vision d'une croissance résiliente et à faible émission de carbone est directement liée à une stratégie d'adaptation solide et efficace fondée sur une approche écosystémique, la reforestation, les investissements dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, les nouvelles hautes technologies, la promotion de la mobilité électrique et la poursuite du développement de l'énergie nucléaire.

Chers collègues,

Une dette substantielle pèse sur la capacité de la plupart des économies en développement à accéder à des financements climatiques concessionnels et non concessionnels.

À cet égard, je vous présente une approche créative qui est cruciale. Je suis ravi de partager avec vous notre initiative renouvelée "Debt-for-Climate Swap". Il s'agit d'un nouvel instrument de financement climatique. Elle aidera les pays en développement à s'adapter plus efficacement au combat contre le changement climatique et leur offrira de nouvelles opportunités économiques.

M. le Président,

Il y a exactement un an, au cours de la guerre contre le Haut-Karabakh, l'Azerbaïdjan a utilisé des armes interdites internationalement pour viser non seulement les civils mais aussi les belles forêts de la région, provoquant des incendies de forêt massifs et créant des catastrophes environnementales. Nous demandons à la communauté internationale de redoubler d'efforts pour empêcher de tels comportements irresponsables et inhumains.

Les défis environnementaux ne reconnaissent pas les frontières et les lignes de conflit, et nous devons amener tous les États du monde à une coopération globale.

Je voudrais maintenant dire quelques mots sur cette conférence.

J'ai beaucoup apprécié l'ouverture de la conférence, j'ai apprécié les discours de mes collègues du monde entier. Tout le monde a confirmé qu'il y a un gros problème : le changement climatique. Mais ce n'est pas le seul problème auquel nous sommes confrontés ces jours-ci, car nous sommes également confrontés à des pandémies et à des difficultés économiques dans le monde entier ; nous sommes confrontés à une montée du populisme, de l'incertitude et de l'imprévisibilité.

Cependant, d'un côté, malgré tous ces problèmes, nous avons également reconnu ici, au niveau mondial, qu'il existe une énorme richesse, et que cette richesse, qui se chiffre en milliers de milliards de dollars, pourrait résoudre le problème. D'autre part, au cours des cent ans de développement fondé sur la technologie et la science, nous avons obtenu des résultats phénoménaux, et cette technologie peut aujourd'hui résoudre nos problèmes, qu'il s'agisse des changements climatiques, de Covid ou d'autres problèmes auxquels nous sommes confrontés.

Alors, où est le problème ? Pourquoi ne sommes-nous pas assez efficaces ? Je pense qu'il y a une chose que nous devrions apprendre de l'histoire des sciences. Il y a 100 ans, de grands scientifiques comme Albert Einstein, Max Planck et Heisenberg ont réalisé que les lois classiques de la physique et de la mécanique ne pouvaient pas être appliquées aux petites particules et aux atomes nouvellement découverts. Vous devez changer votre mentalité, votre philosophie, votre logique et même votre bon sens pour comprendre et créer la théorie de la physique quantique.

Nous sommes à la croisée des chemins. Le monde est devenu quantique. C'est un carrefour où nous devons commencer à penser différemment parce que le monde qui est devant nous n'est pas celui qui était là il y a 10 ou 20 ans. Si nous changeons notre mentalité et formons notre ambition et notre stratégie, alors nous pourrons utiliser efficacement les finances et la richesse que le monde a créées au cours de ce développement phénoménal et utiliser la technologie pour gérer les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Mais pas seulement pour résoudre les problèmes, mais aussi pour créer la base du développement vers un avenir plus radieux dans les années à venir.

À l'ouverture de ce sommet, le professeur Brian Cox nous a emmenés faire un voyage dans le Cosmos pour voir d'en haut à quel point cette planète est incroyablement belle et pour réaliser que dans tout l'Univers, c'est notre maison et la seule, et qu'il n'y a pas d'autre alternative pour nous que de travailler et de nous battre pour cette planète bleue et verte.

L'Arménie s'est engagée à devenir un État vraiment intelligent, dévoué à la nature, à la planète et à l'humanité. Et je suis optimiste quant à notre capacité à surmonter ces difficultés et à construire un avenir plus radieux pour nous tous.

Je vous remercie.